Entre histoire, journalisme et arts graphiques, cela fait vingt-cinq ans que Jacques Ferrandez arpente l’Algérie et, plus largement la Méditerranée, à travers sa magnifique série Carnets d’Orient, dont les éditions Casterman viennent de sortir l’intégrale.
Pour répondre à des questions personnelles (l’auteur est né à Alger en 1955), mais aussi à des interrogations plus générales sur le quotidien de la colonisation et ses conséquences, l’Institut Français, en collaboration étroite avec le Festival International de la Bande Dessinée d’Alger, organise une conférence et une exposition retraçant la belle aventure des Carnets d’Orient pour honorer son travail.
Jacques Ferrandez est auteur de BD et illustrateur. Outre la série Carnets d’Orient, différentes adaptations romanesques comme le récent et remarqué Alger La Noire avec Maurice Attia (Casterman). Il a signé les illustrations du dernier roman de Fellag, le Meccano du Vendredi.
* " Carnet d'orient " Prix Historia 2012 - Prix spécial du Jury. Jacques Ferrandez a entrepris de raconter l'Algérie de 1836 à nos jours à travers des destins d'hommes et de femmes anonymes que l'Histoire va emporter.
* " Alger la noire " adaptation de l’excellent polar de Maurice Attia. coïncide avec le cinquantième anniversaire des Accords d’Evian. La publication de la BD coïncida avec le cinquantième anniversaire des Accords d’Evian. Résumé de l'histoire : C’est au milieu de ce bourbier que deux flics algérois, qui dénotent au sein de leur commissariat noyauté par l’OAS, mènent l’enquête à la suite d’un double crime, après la découverte sur une plage algéroise de deux cadavres nus, ceux d’une jeune européenne et d’un étudiant algérien. Un crime qui n’intéresserait aucun flic par les temps qui courent, mais que l’inspecteur Paco Martinez et son collègue Choucroun vont s’évertuer à résoudre. En toile de fond, les bombes ravagent les cafés, des arabes sont mitraillés devant les commissariats, et la politique s’avère parfois un paravent bien pratique pour dissimuler des agissements criminels. Les personnages secondaires ne sont pas anecdotiques, comme ce tueur fou à l’amnésie bien pratique pour ses commanditaires, ou la fiancée unijambiste de Paco, victime d’une bombe. Paco dont la filiation liée à la Guerre d’Espagne suscite bien des interrogations quant à ses véritables racines, alors que se meurt sa grand-mère et sa mémoire avec.
* " L'étranger " à l'occasion du centenaire de la naissance d'Albert Camus, France Inter est partenaire de la publication de L'Etranger, dessiné par Jacques Ferrandez (Gallimard).L'histoire de L'Etranger, mêlée au trait de Jacques Ferrandez, est solaire autant que dramatique. Ferrandez retrouve dans ce récit son Alger natale. Camus et Ferrandez ont une rue d'Alger en commun, la rue de Lyon, puisque pour l'un est l'autre elle est un lieu familier. Ferrandez laisse à Camus la clé du mystère de Meursault, et l'interrogation sur son passage à l'acte.
Rappel de l'histoire
Le jour où sa mère est morte, Meursault a remarqué qu'il faisait très chaud dans l'autobus qui le menait d'Alger à l'asile de vieillards, et il s'est assoupi. Plus tard, dans la chambre mortuaire, il a apprécié le café que lui offrait le concierge, a eu envie de fumer, a été gêné par la violente lumière des lampes électriques. Et c'est avec une conscience aiguë du soleil qui l'aveugle et le brûle que l'employé de bureau calme et réservé va commettre un acte irréparable. Camus présente un homme insaisissable amené à commettre un crime et qui assiste, indifférent, à son procès et à sa condamnation à mort.
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